Le jardin traditionnel français évoque, dans l’imaginaire collectif, la parcelle cultivée par nos grands-parents, c’est-à-dire une surface relativement importante où se dressent fièrement tiges d’oignons, fanes de carottes, pieds de tomates et herbes aromatiques. De nos jours, de nouvelles méthodes de jardinage émergent, notamment la permaculture, prônant une culture basée sur l’observation et la connaissance des écosystèmes ainsi qu’un respect de la biodiversité dans son ensemble.
Néanmoins, ce procédé implique un certain temps passé dans le jardin et une acceptation de ce que souhaite la nature. Aussi, si vous ne vous imaginez pas déplacer des escargots pour les éloigner de votre potager ou planter de la tanaisie dans le seul but d’éloigner des fourmis, le jardinage traditionnel est fait pour vous ! Mais qu’entend-on exactement par « techniques traditionnelles de jardinage » ? Focus sur des méthodes approuvées et transmises de génération en génération.
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La culture en ligne
Les jardins traditionnels sont constitués d’allées soigneusement délimitées et permettant un accès facile aux rangs de végétaux. Bien souvent, ces allées sont pavées ou couvertes de gravillons afin de ne pas transformer ces lieux de passage en bourbier ou en marécage après les pluies. La culture en ligne est donc pratique avant tout, puisqu’elle offre la possibilité de savoir exactement où a été planté ou semé tel type de légumes, de pailler, de désherber et d’entretenir chaque pied aisément, sans avoir à piétiner d’autres végétaux en pleine croissance. Elle dispose également d’un certain charme pour quiconque aime les formes rectilignes spécifiques aux jardins traditionnels français, bien souvent en opposition avec les jardins anglais et leur joyeux désordre apparent.
Cultiver en ligne n’a rien de compliqué, mais demande un minimum de rigueur. Il convient de respecter l’espace nécessaire entre chaque végétal pour qu’il puisse se développer et grandir dans de bonnes conditions. À titre d’exemple, les radis et carottes peuvent être semés tous les 15 centimètres, alors que l’on préconise un espace d’au moins 80 centimètres entre deux pieds de tomates ou de fèves. Vous pouvez utiliser un semoir pour respecter la tradition… et contrôler la répartition de vos graines, à plus forte raison si celles-ci sont de petite taille (ciboule, chou, radis, salade, etc.).
Le compagnonnage
Le compagnonnage désigne les associations idéales entre les cultures, afin que chacune bénéficie des atouts de sa voisine. Ainsi, les jardiniers d’antan avaient pour habitude de semer ou de planter des œillets au pied des tomates afin d’éloigner certains insectes nuisibles pour vos récoltes, mais aussi d’attirer les coccinelles et les syrphes, grandes amatrices de pucerons. Citons également la capucine, très attractive pour ces derniers, qui se détourneront de vos petits fruitiers et pieds de légumes pour se jeter sur cette jolie fleur colorée. Les bonnes associations (et les mauvaises !) s’apprennent, tout simplement : les poireaux et les haricots ne s’entendent pas, tout comme les choux et les pommes de terre. En revanche, les betteraves s’épanouiront parfaitement si elles sont voisines de haricots, de sarriette, d’aneth ou de salades de tous types. En appliquant le compagnonnage à votre potager, vous vous assurez des récoltes fructueuses et de beaux légumes !
Le labour et le désherbage
Le labour consiste à retourner la terre afin de la renouveler et la préparer pour de nouvelles cultures. Il convient, après avoir labouré sa parcelle, de décompacter le sol en cassant les mottes produites par le labour afin d’obtenir une terre cultivable. Néanmoins, précisons que cette technique est de plus en plus décriée puisqu’elle ne respecte pas les micro-organismes présents dans le sol. A l’échelle d’un jardin, il s’agit d’une méthode pour les plus pressés qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas enrichir leur sol de manière naturelle. Motobineuse ou fourche, à chacun sa technique… même si le jardinage traditionnel se suffisait d’une fourche !
Par ailleurs, la binette, le sarcloir ou la griffe vous seront utiles pour vous lancer dans la tâche du désherbage. Les mauvaises herbes comme le liseron peuvent s’inviter sur votre parcelle et étouffer vos cultures en place. Bien que fastidieux, le désherbage est très utile pour vous assurer un jardin soigné et productif. Il vaut mieux réaliser son désherbage de manière régulière qu’une seule fois dans l’année, au risque d’y passer de très nombreuses heures !
Le compostage
Écolos avant l’heure, nos grands-parents ? En tout cas, le compostage fréquent dans les jardins traditionnels d’antan tend à montrer que oui ! L’entretien d’un jardin implique la suppression des pieds ayant déjà produit et la taille des végétaux. Les jardiniers traditionnels se contentaient d’ajouter ces derniers au compost déjà en place au bout du jardin… et avaient bien raison ! En se décomposant, ils vont se transformer en une sorte de terreau extrêmement riche et nutritif pour les plantes. Appliqué en couche fine au pied des cultures ou mélangé à la terre, le compost enrichit le sol et donne aux plantes en place un coup de boost indispensable à de belles récoltes.